Hier soir, en rentrant d’une très belle journée à Mandelieu, au Salon Vivons les mots, au cours de laquelle j’ai rencontré de grands amoureux des mots (lecteurs, éditeurs, auteurs, organisateurs), j’ai pris le temps de rester dans le silence et, avant de me remettre à écrire, car une journée sans écrire est une journée qui s’efface, j’ai lu un poème d’Emily Dickinson (1) à laquelle j’ai pensé très fort sur le chemin parce qu’il y avait de part et d’autre de très belles forêts.
Je partage ce poème ici avec vous tous :
« Il n’est besoin pour donner grand air à l’existence –
Que de se souvenir
Que le Gland par terre
Est l’œuf dans lequel les forêts
Préparent leurs Cimes ! »
(1) Emily Dickinson, Poésies complètes, Edition bilingue, traduction Françoise Delphy, Flammarion, 2020, page 63.
emily dickinson
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« Pour donner grand air à l’existence… »
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Guillevic
Pour bien épousseter la bibliothèque poésie, il faut pousser les quelques livres posés devant ceux qui sont alignés par ordre alphabétique. Ainsi, derrière Emily Dickinson, le recueil "Ville" de Guillevic dont une page est marquée d’un post-it.
« J’écris pour ajouter
Le livre en main, je reste là un bon moment en me demandant quel serait ce quelque chose s’il s’agissait de moi jusqu’à ce que j’aille déposer ce recueil dans le bureau, près du manuscrit en cours. Comme pour qu’il s’y appuie.
Au monde quelque chose »
C’est quand même merveilleux, la poésie.